Une nouvelle étude publiée dans la revue scientifique « The Canadian Journal of psychiatry » vient de démontrer qu’un nombre record d’enfants canadiens reçoit un diagnostic de trouble de déficit d’attention et d’hyperactivité. Cette même  étude dirigée par Marie-Christine Brault montre aussi que la consommation de médicaments a atteint un niveau record.

Ces résultats sont compatibles avec une tendance à la hausse à travers le monde entier d’utiliser des médicaments pour réguler le comportement des enfants en classe. L’étude indique que près de 59% des canadiens atteints de TDAH (Trouble de Déficit de l’Attention / Hyperactivité) étaient médicamentés comparativement à 43% en 2000. La consommation de médicaments comme le Ritalin a plus que doublé depuis 1994.

Pourquoi est-ce que ça augmente? Est-ce que c’est de la simple « malchance »? Peut-être que la génétique des jeunes d’aujourd’hui serait moins bonne que celle d’antan?

Je crois  plutôt qu’en général ils sont plutôt similaire à leurs parents, à leurs grands-parents, à vous et à moi. Ils ont plein d’énergie, ils aiment bouger, faire des blagues et ne « trippent » pas tant que ça dans une classe de grammaire. Ils sont très concentrés quand ils sont passionnés par un jeu vidéo, une partie de soccer ou un projet « trippant » qui leur est présenté par un enseignant passionné. Et là, on leur dit:

Tu bouges trop! Tu parles trop! Tu parles trop vite!

Et au lieu de :

  • leur enseigner de nouvelles façon d’utiliser leur cerveau et de gérer leurs émotions
  • adapter nos façon de leur enseigner
  • expérimenter différentes techniques, approches et idées nouvelles qui favorisent l’attention

Nous leur disons:

Tu es malade, voici les pilules que tu dois prendre.

Et, si du haut de leur 3 pommes ils demandent:

Pour combien de temps?

Nous leur répondons la tête basse:

Peut-être pour toujours mon babou d’amour. Ces médicaments ne te guérissent pas, en fait, on dit que c’est impossible de guérir ta maladie, tu l’auras pour toujours.

Vous croyez vraiment ça? Vous croyez qu’il est impossible d’enseigner à un enfant à se concentrer et à gérer son énergie? Nous pouvons inventer mille et une façon de leur apprendre à lire, à écrire, à compter. Nous pouvons passer des dizaines d’heures à leur enseigner les diagrammes de Venne en mathématiques … mais nous ne pouvons pas passer une heure par semaine à leur enseigner des trucs et des techniques pour les aider à être plus concentrés, à mémoriser plus facilement et à être plus efficaces dans leurs études.

En fait, ça devrait être une priorité dans toutes les écoles, pour tous les étudiants. Qu’ils souffrent de TDAH ou non, tous les jeunes devraient apprendre les techniques les plus modernes pour favoriser leur concentration, leur motivation et leur mémoire.

Faisons une heure de moins de mathématique chaque semaine et remplaçons la par une heure d’un cours de « concentration ».

Quel serait l’impact ça aurait sur le taux de diagnostic de TDAH?

Quel serait l’impact sur leurs succès à l’école? Et en mathématiques?

Combien d’enfants seraient libérés de la médication et de ses effets secondaires?

Quel serait l’impact de ce nouveau cours sur le décrochage scolaire?

Au Québec seulement, nous dépensons 60 millions $ par année pour l’achat de médicaments pour le TDAH. C’est vrai, c’est prouvé qu’ils améliorent la concentration à court-terme. Maintenant, avec seulement 1% de ce budget, nous aurions 600 000$ pour faire une étude de l’idée que je propose (protocole scientifique, projet pilote, etc.). Et si ça fonctionnait? Quel impact ça aurait sur la vie des jeunes de toute un génération?

Qu’en pensez-vous? Laissez-moi vos commentaires, j’y répondrai.